L’usine alsacienne Caddie, leader français dans la conception et la fabrication de chariots de supermarché et d’équipements en fil métallique, vient de déposer le bilan. La chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg pourraient engager une procédure de redressement judiciaire.
Tout le monde connaît « caddie » parce que le terme est passé dans le langage courant pour désigner les chariots de supermarché, toutes marques confondues d’ailleurs.
Et pour cause, l’entreprise Caddie, implantée en Alsace (Schiltigheim) est leader mondial sur ce marché. Elle fait travailler 500 salariés en France, dont une majorité à Drusenheim (Bas-Rhin).
Décroissance depuis 2007
Alors qu’est ce qui coince ? Un trou dans la trésorerie estimé à 15 millions d’euros, et que les banques refusent de combler.Il faut dire que « Caddie » accumule les pertes depuis 2007, une spirale qui s’est encore aggravée avec la crise que l’entreprise a eu du mal à traverser en raison de structures et d’un mode de gouvernance vieillissants : en l’espace de cinq ans, le chiffre d’affaires est passé de 106 millions à 85 millions d’euros, avec une perte record à 10 millions en 2011.
Pour enrayer cette descente aux abysses, l’entreprise a engagé un plan de restructuration très coûteux qui a entraîné le départ de plus de 200 salariés et un regroupement des activités sur le site de Drusenheim.
Vers un redressement judiciaire ?
15 autres millions d’euros seraient nécessaires pour assurer la modernisation de l’outil de travail, mais les banques ont coupé le financement.
En février, les salaires des 500 salariés n’ont pu être payés que grâce au relais assuré par l’AGS, le régime de garantie des salaires.
Acculé, Caddie a donc déposé le bilan en fin de semaine dernière. L’entreprise pourrait alors être placée en redressement judicaire, le temps pour elle de trouver des solutions de reprise.
Rappelons que Caddie, créé en 1928, possède une filiale en Chine et une autre au Portugal. Le groupe a fabriqué en 2011 850 000 chariots de supermarché. Il fournit 70% du marché français.