A Fessenheim (Alsace), la centrale nucléaire en sursis

François Hollande a annoncé que le décret interdisant l’exploitation de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) sera pris « cette année ». Mais la fermeture pure et simple du site prendra plus de temps.

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Lundi, lors de la quatrième conférence environnementale organisée à l’Elysée, François Hollande a confirmé que la fermeture de la centrale nucléaire d’Alsace, celle de Fessenheim (Bas-Rhin), restait programmée, conformément à l’engagement qu’il avait pris pendant la campagne électorale de 2012. A ceci près que le président s’est bien gardé, cette fois, de fixer un calendrier, sans cesse remis en cause ces dernières années, en raison des retards pris dans les négociations avec EDF, gestionnaire du site.
« Fermer une centrale nucléaire n’est pas une décision qui s’improvise, cela doit se faire selon un calendrier précis, dans le respect des personnels et de nos engagements en matière de climat » a répété François Hollande. En septembre 2015, la ministre en charge de l’Energie Ségolène Royal avait suscité la défiance des écologistes en liant le destin de Fessenheim à l’ouverture de l’EPR de Flamanville, maintes fois ajournée pour des raisons techniques et qui n’interviendra sans doute pas avant 2018, échéance à laquelle le gouvernement actuel, en raison du risque d’alternance à l’Elysée, ne répondra peut-être plus de rien.

2 000 emplois directs et indirects

Pour garantir sa parole, Hollande a assuré que « le premier rendez-vous, c’est en 2018, le premier avis que rendra l’Agence de sûreté nucléaire sur l’état du parc nucléaire français. Ensuite, EDF devra proposer la fermeture de certaines centrales », dont Fessenheim, la plus vieille en activité en France (1978) qui reste la première à figurer sur la blacklist présidentielle. Enfin, le processus de démantèlement débutera dès 2016 : « le décret qui interdira l’exploitation de la centrale sera pris cette année » a dit le Président.

Et d’ajouter que « les discussions sont en cours entre l’État et EDF sur les conditions de cette opération, et notamment sur l’indemnisation » que l’État devra verser aux actionnaires de la centrale (EDF, mais aussi l’allemand EnBW et les suisses Alpiq, Axpo et BKW).

Entre 2011 et 2012, le site a employé jusqu’à 850 agents EDF, dont 30% de cadres et 70% de techniciens et contremaîtres. Mais plus de 500 sous-traitants dépendaient de son activité, sans compter les emplois indirects générés par la consommation de ces ménages dans le bassin local.

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